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Illustration représentant les armoiries de différentes corporations de Besançon (fig. 34 à 63). Jules Gauthier, Statuts, insigne et armoiries des corporations d'arts & métiers et des confréries militaires de Franche-Comté (XVe-XVIIIe siècle), 1885.

Les corporations de Besançon sont des associations réunissant des personnes d'une même profession, souvent sous le patronage d'un saint, englobant : l'apprentie, le compagnon et le maître du dit métier. Servant, notamment, de société de secours mutuel comme garantie, face au pouvoir des gouverneurs de la cité.

Elles sont apparue à la fin du Moyen-Âge, peu avant le milieu du XVe siècle et perdures jusqu'à la révolution française. Bien, qu'elles aient, au fils des siècles - à travers la renaissance, la conquête française -, observées, d'importantes mutations dans leurs statuts.

Sous le terme, communément utilisé, de corporation sont désignée des institutions qui se nommèrent en réalité : maîtrises, jurandes, corps ou communautés de métiers ; Voir même, plus prosaïquement, métiers.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au moyen-age, plusieurs chambrettes du pont Battant sont réservées aux ouvriers de l'industrie du cuir.

1437- 1492 : les corporations médiévales[modifier | modifier le code]

La corporation à Besançon apparait tard.

Les premiers métiers à s'organiser sont ceux du textile et du vêtement ; La première corporation à voir le jour est celle du textile, crée en 1437[a 1],[d 1],[1].

La corporation des corroyeurs apparait en 1446. Les selliers s'en détachent en 1465. Ces derniers sont les premiers à imposer le chef-d'œuvre. Les corroyeurs les imitent en 1490[a 2].

Celle du vêtement nait en 1456[d 1], mais, en 1464, les chaussettiers la quitte afin de fonder la leur[a 3],[d 1].

La corporation de la laine voit le jours en 1468[a 4],[d 1].

1515-1580 : développement du vignoble et de l'industrie[modifier | modifier le code]

La légifération du vignoble[modifier | modifier le code]

Ancienne église Sainte-Madeleine. Détail de la vue cavalière de Besançon peinte par Pierre d'Argent en 1575.

Frédéric Grosrenaud mentionne que le statut des vignerons, apparait en 1512[b 1]. Les vignerons et leurs familles représentent alors 6000 des 14 000 habitants que compte la cité[b 2]. La nouvelle législation interdit le travail à la tache régule les salaires,[d 2],[b 3]et interdit de trop nourrir les employés agricoles[b 4].

Armoiries de la confrérie de Saint-Vernier ; D'azur à un Saint Vernier d'or, tenant dans sa main une palme de même.

C'est dans ce contexte, qu'en 1548, suite à l'acquisition de l'index de Saint-Vernier, par le chanoine Chupin, les vignerons bisontins se placent sous sa protection ; Créant ainsi leur propre société de secours mutuel[2]. La confrérie de Saint-Vernier. Elle est établit au sein de l'église Sainte-Madelaine[c 1].

Toutefois, le commerce est , lui, encadré par la corporation des marchands de vin[b 3].

~1530 : Police du Noble Hostel[modifier | modifier le code]

Devant la multiplications des métiers, depuis la fin du XVe siècle, et afin d’éviter l'accaparement des richesses, le magistrat codifie les communautés de métiers. Cette réglementation est compilée dans la Police du Noble Hostel Consistorial de la Cité de Besançon, rédigé autour de l'année 1530[d 2].

Il est rédigé, notament le statut des corporations suivantes : arquebusiers, barbiers et perruquiers, Bourelliers-Selliers, chapeliers, charpentiers, chirurgiens, cordonniers[c 2](auparavant unie à celle corroyeurs)[b 5], couvreurs[c 2], maréchaux et taillandiers, menuisiers et Débrosseurs, orfèvres et argentiers, paveurs, potiers de cuivres, potiers d'étain, selliers et bourreliers, serruriers, tailleurs et chaussetiers, tanneurs, tisserands, ainsi que des tonneliers et relieurs[c 1].

Dans son étude, Frédéric Grosrenaud énumère, de manière non exhaustive, plusieurs corporations dont le statut est enregistré ;

Aux XVIe siècle, la cité compte entre 20 et 25 boulangers, pour s'établir il faut payer 5 florins au trésor de la ville. Ils sont autorisés à vendre à la criée[b 6]. Afin d'en contrôler le prix du grains, les mesureurs, sortes de fonctionnaires municipaux, servent d'intermédiaires entre marchands et acheteurs. Il prélèvent aussi le droit de « l'éminage »[b 7].

Les bouchers doivent passer un examen auprès des maitres du métier et payer 10 livres au trésorier de la ville, ainsi que 30 sous au « paquet » des maitres bouchers. Les fils de maitres doivent uniquement payer 30 sous. Les veuves pouvait remplacer leurs maries, à condition d’être secondées d'un valet. Les bouchers sont divisés en deux groupes l'un à Saint-Quentin, l'autre rue des Boucheries[b 8].

La vente du poisson d'eau douce et du poisson d'eau de mer est gérée par deux corporations distinctes[b 9].

1580-1678 : évolution[modifier | modifier le code]

En 1594, la corporation des cordonniers s'établit à l'église Saint-Esprit, aujourd’hui temple du Saint-Esprit ; puis, ensuite, à Saint-Vincent, et, enfin; à la Madelaine en 1725.

En 1608, la corporation des marchands est établis église des cordeliers[c 2].

Auguste Castan mentionne que, le 11 mai 1612, le corps des charpentiers refuse de mettre en place l’échafaud pour l’exécution de Barthélemy Labourey. Ils sont alors menacés de châtiments corporelles et de bannissement de la cité[3].

La confrérie des Chevaliers de Saint-Georges de Bourgogne, fondée à Rougemont en 1435,s'installe à Besançon en 1648[4].

1678-1791 : de la législation royale à la loi d'Allarde[modifier | modifier le code]

Conséquence du traités de Nimègue, de 1678, qui acte le rattachement de Besançon au Royaume de France, la juridiction locale des corporations s'harmonisera avec celle du reste du pays[b 10]. En 1689, avec l’approbation du parlement, le magistrat publie Ordonnances, règlements et statuts des arts et métiers de la cité royale de Besançon. L'ordonnance dénombre près de 20 corps de métiers, placés sous la protections d'un saint ; Saint Antoine pour les bouchers , saint Honoré pour les boulangers, ou encore saint Côme et Damien pour les apothicaires[d 3].

La corporation des arquebusiers apparaitra en 1690, puis, la maîtrise des perruquiers l'année suivante[d 4].

Le XVIIIe siècle voit naitre la corporation des tailleuses en 1720, la maîtrise des chirurgiens en 1721[d 4], la corporation des imprimeurs en 1744[c 2], ainsi que la maitrise des apothicaires en 1751[d 4].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Moyen-Âge[modifier | modifier le code]

Les selliers sont les premiers a imposer le chef-d’œuvre à la fin du Moyen-Âge[a 2].

Renaissance[modifier | modifier le code]

Au début du XVIe siècle, le statut se codifie d'avantage.

Conquête française[modifier | modifier le code]

Grille de l’hôpital Saint-Jacques.

Après la conquête française, la réglementation devient encore plus stricte. Jean Brelot refuse, toutefois de les comparer aux jurandes et maitrises Lyonnaises ou Parisiennes[d 3],[5]. Cependant Jean Defrasne les décrit comme « dirigés par une oligarchie de maitres [...] très durs avec leurs compagnons et les apprentis. »[6].

La corporation des serrurier, dont la nomination de Nicolas Chappuis au rend de maitre suscitera l'inimitié des autres maitres du métiers.

Cette période est marquée, notamment, par les mésaventures de Nicolas Chappuis artisan serrurier qui réalise la grille de l’hôpital Saint-Jacques, en 1703.[7],[8],[9],[10]. Réalisation qui lui vaut le statut de citoyen de Besançon[7],[9], et l’octroi du titre de maitre, au sein de la corporation des serruriers[8],[9],[10], avec une dispense de chef-d’œuvre[d 3],[10].

Décision qui déclenchera une levée de boucliers des autres maitres de la profession[d 3],[9],[10] qui refuseront de l'inscrire dans le registre[9],[10]. L'un des maitres jurés finira en prison[10]

Prérogatives et devoirs[modifier | modifier le code]

Droits de justice[modifier | modifier le code]

Obligations militaires[modifier | modifier le code]

Depuis 1791 : le catholicisme social et néo-corporatisme[modifier | modifier le code]

En 1894, la Fédération syndicale compte plusieurs associations corporative[11].

À partir de 1927, les effectifs de l'Action française, déjà très peu implantée, diminuent fortement[12].

En juillet 1934, la section locale des Croix-de-Feu compte 100 militants ; Elle atteint les 300 membres, en novembre 1935. Ces derniers animent une soupe populaire, durant l'hiver 1934-1935[13].

Lors du référendum de 1969, portant sur « le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat », Besançon vote pour le oui à 52,5%[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
Corporations et industries à Besançon au Moyen-Age
  1. Rey 1961, p. 10.
  2. a et b Rey 1961, p. 13.
  3. Rey 1961, p. 12.
  4. Rey 1961, p. 11.
La corporation ouvrière à Besançon (XVIe-XVIIe siècles)
  1. Grosrenaud 1907, p. 31.
  2. Grosrenaud 1907, p. 32-34.
  3. a et b Grosrenaud 1907, p. 34-36.
  4. Grosrenaud 1907, p. 72.
  5. Grosrenaud 1907, p. 45-46.
  6. Grosrenaud 1907, p. 23-26.
  7. Grosrenaud 1907, p. 21-23.
  8. Grosrenaud 1907, p. 26-28.
  9. Grosrenaud 1907, p. 29-31.
  10. Grosrenaud 1907, p. 2.
Statuts, insigne et armoiries des corporations d'arts & métiers et des confréries militaires de Franche-Comté (XVe-XVIIIe siècle)
  1. a et b Gauthier 1885, p. 13-14.
  2. a b c et d Gauthier 1885, p. 11-12.
Histoire de Besançon, Vol 1 & 2
  1. a b c et d Maurice Rey et Roland Fiétier, « L'économie au XVe siècle », dans Histoire de Besançon, t. 1, , p.481-485.
  2. a et b Jean Brelot, « Population et classes sociales », dans Histoire de Besançon, t. 1, , p.588-590
  3. a b c et d Jean Brelot, « Stagnation économique et sociale », dans Histoire de Besançon, t. 2, , p.89-90.
  4. a b et c Claude Fohlen, « Les métiers jurés », dans Histoire de Besançon, t. 2, , p.144-145.
Divers
  1. Georges Bidalot, Besançon, des origines à nos jours, , « Les corporations de métiers », p. 112-113
  2. Robert Chapuis, Besançon, un vignoble millénaire, , « Les vignerons : une société contrastée », p. 79-86
  3. Auguste Castan, « Quel serait le véritable nom de la place Labourey à Besançon », dans Société d'émulation du Doubs, Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, vol. I, (lire en ligne), p. 522
  4. Éric Thiou, La noble confrérie & les chevaliers de Saint-Georges au comté de Bourgogne sous l’ancien régime & la révolution, Versailles, Mémodoc, 2002
  5. Georges Bidalot, Besançon, des origines à nos jours, , « La suppression des corporations de métiers », p. 123-124
  6. Jean Defrasne, Histoire d'une ville Besançon : Le temps retouvé, , p. 42-43
  7. a et b Suchet 1893, p. 179.
  8. a et b Paul Brune, Dictionnaires des ouvriers d'art de la France : Franche-Comté, Editions Provinciales, (1re éd. 1912), « Chappuis, Chapuis (Nicolas) », p. 51
  9. a b c d et e Maurice Pigallet, « Besançon - La grille de l'hôpital Saint Jacques », Le Petit Comtois,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  10. a b c d e et f Gaston Coindre, Mon vieux Besançon (lire en ligne), p. 322-324
  11. Fohlen 1982, p. 386.
  12. Fohlen 1982, p. 461-462.
  13. Albert Kechichian, Les Croix-de-feu à l'âge des fascismes: Travail, famille, patrie, Champ Vallon, (ISBN 979-10-267-0035-7)
  14. Fohlen 1982, p. 558-559.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Travaux universitaires[modifier | modifier le code]

  • Frédéric Grosrenaud, La corporation ouvrière à Besançon (XVIe-XVIIe siècles), thèse de doctorat, sous la direction d'Ernest Champeaux, Université de Dijon, (lire en ligne)
  • Claire Feuvrier, Les métiers à Besançon de la conquête française (1674) à la Révolution (1789), Mémoires de D.E.S, Université de Besançon,

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Symon Gauthiot d’Ancier, Police du Noble Hostel Consistorial de la Cité de Besançon (réputée par les empereurs), (lire en ligne)
  • Ville de Besançon, Ordonnances, reglemens et statuts des arts et métiers de la cité royale de Besançon, Louis Rigoine, (lire en ligne)
  • Jules Gauthier, Statuts, insigne et armoiries des corporations d'arts & métiers et des confréries militaires de Franche-Comté : (XVe-XVIIIe siècle), (lire en ligne)
  • [Lombar 1888] M. Lombart, « Les associations ouvrières en France et en Franche-Comté », dans Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté, Mémoires, (lire en ligne)
  • [Suchet 1893] Jean-Marie Suchet, « Les Anciennes corporations d'arts et de métiers à Besançon », dans Nicolas François et Louis Besson, Annales franc-comtoises, vol. V, (lire en ligne)
  • [Rey 1961] Maurice Rey, « Corporations et industrie à Besançon au Moyen Age », dans Université de Besançon, Annales littéraires de l'Université de Besançon, t. 45, Colloque sur l'artisanat,
  • Claude Fohlen (dir), Histoire de Besançon : De la conquête Française à nos jours, t. 2, Cêtre,

Articles connexes[modifier | modifier le code]